Delphinus delphis Linnaeus, 1758

Dauphin commun, Dauphin commun à bec court, Dauphin commun à bec long

Le dauphin commun ou Delphinus delphis Linnaeus, 1758 appartient à la famille des Delphinidae qui est de beaucoup la plus importante, avec 32 espèces.

De taille moyenne, le dauphin commun ne dépasse généralement pas 2,50m, et se caractérise par un bec bien développé et un aileron dorsal incurvé vers l’arrière.
La coloration, est caractérisée par le dessin contrasté des flancs, gris et beige avec un dessin bleu sombre en pointe qui descend du dos à l’aplomb de l’aileron dorsal.

Delphinus delphis Linnaeus, 1758
Delphinus delphis Linnaeus, 1758
Crédits : Jean-Luc Dourin

Si l’observation du marsouin commun est rarissime, naviguer entouré de dauphins est encore possible. C’est le dauphin commun qui représente l’espèce de mammifères marins la plus répandue en Atlantique nord-est.

Son aire de répartition est très vaste, s’étendant dans toutes les eaux océaniques. Il se nourrit de proies variées, mulets, harengs, sardines, même de crevettes.

De tous temps, les mammifères marins ont été les compagnons des navigateurs et des pêcheurs, mais dès la fin des années 80 des pics d’échouages jusqu’alors inconnus de dauphins communs, concentrés sur quelques semaines, ont été enregistrés par le Réseau National d’Échouage (R.N.E.). Ses membres de l’Ile de Ré recensent une quinzaine d’échouages annuels dont 27 en 2009.

Depuis une vingtaine d’années, les évaluations publiées ont mis en évidence dans la pêche au chalut pélagique des taux de captures accidentelles parfois élevés, mais ponctuels. Ces phénomènes aigus, difficiles à observer lorsque l’effort d’observation dépasse guère 10% de l’effort de pêche révèlent des valeurs moyennes de 300 à 1000 individus capturés. On ignore pourquoi les dauphins se laissent ainsi capturer. Des films sous-marins réalisés dans les poches des chaluts ont révélé que pendant le trait [1], les animaux entrent et sortent de la poche. Il semblerait que ce soit à l’instant du relevé, que, pris de panique, les cétacés se laissent saisir.

Delphinus delphis Linnaeus, 1758
Delphinus delphis Linnaeus, 1758
Crédits : Grégory Ziebacz

Différentes méthodes d’effarouchements ont été essayées, sans résultat probant, les dauphins venant parfois jouer avec le pinger [2]. L’impact sur la population de dauphins communs du Golfe de Gascogne n’est toujours pas évalué, et le problème est toujours présent, avec en février 2006, 180 échouages dont 145 en 5 jours, en février 2007, 165 échouages, en mars 2008, 150 échouages et en janvier 2009, 154 échouages en moins de deux semaines. Les années 2012 et 2013 ont vu le nombre d’échouages dépasser les 1200 individus.

Il serait pourtant possible d’aller vers une diminution de ces captures silencieuses. Les derniers résultats scientifiques de l’Observatoire PELAGIS, ont permis de conseiller les pêcheurs de décaler de quelques miles leur zone de pêche, pour ne pas se superposer aux sites fréquentés par les dauphins. La pêche y est aussi fructueuse, et les captures anecdotiques.

Mais d’autres menaces, détectées depuis longtemps, se font sentir sur l’état sanitaire des populations : pollution chimique des milieux et des proies et pollution sonore sous-marine.
N’oublions pas que ces prédateurs supérieurs sont les sentinelles de la qualité du milieu marin.


[1Trait : route suivi par le chalut durant son parcours sous-marin

[2Pinger : appareil électronique émettant une fréquence sous-marine devant éloigner les cétacés