Tursiops truncatus (Montagu, 1821)

Grand Dauphin

Les Grands Dauphins ou Tursiops truncatus (Montagu, 1821) sont reconnaissables à leur tête prolongée par un épais museau, une peau gris sombre sur le dos et un aileron dorsal courbe et pointu en forme de faux.

Ils évoluent dans toutes les mers du globe, mais c’est sur notre littoral que nous pouvons rencontrer les plus gros spécimens de l’espèce. La France a eu la chance d’en héberger un groupe pendant de nombreuses années dans le bassin d’Arcachon. Aujourd’hui c’est dans l’archipel de Molène que se trouve la plus proche colonie.

Tursiops truncatus (Montagu, 1821)
Tursiops truncatus (Montagu, 1821)
Crédits : GEEC

Depuis quatre ans environ, un groupe de grands dauphins est aperçu dans le pertuis Breton. C’est un groupe d’une douzaine d’animaux, constitué de femelles et de leurs petits qui ont été observés et identifiés à l’aide des photos recueillies auprès des observateurs des pertuis et des scientifiques de l’Observatoire PELAGIS de La Rochelle.

Au large du Cotentin, c’est une des plus importantes populations sédentaires d’Europe qui est étudiée. Plus de 300 grands dauphins sont suivis scientifiquement et répertoriés grâce à la photo-identification. Chaque dauphin est porteur de marques de socialisation principalement sur l’aileron dorsal (morsures, encoches, pigmentation) qui le différencie de ses proches. La comparaison des photos permet un suivi de la constitution des groupes.
C’est le travail que réalisent les scientifiques Normands du GEEC (Groupe d’Étude des Cétacés du Cotentin). Ils constituent une base de données sur les grands dauphins pour permettre leur suivi le long du littoral Français.
Grâce à cet outil, ils ont pu recouper la photo de l’aileron dorsal d’un dauphin prise en 2007 dans un groupe d’animaux encore jamais vu dans leur zone d’observation, avec la photo prise de ce même animal au large de St Martin de Ré en 2012 par les scientifiques de l’Observatoire PELAGIS de La Rochelle.

Tursiops truncatus (Montagu, 1821)
Tursiops truncatus (Montagu, 1821)
Crédits : Pixabay

La question reste encore posée de savoir d’où vient le groupe qui nous visite et pourquoi revient-il ? Fait-il comme celui des globicéphales noirs, qui viennent avec leurs petits, chaque année, après la mise bas ?
Il faut encore beaucoup de documents pour effectuer d’autres comparaison.
L’Opération Observateur des Pertuis reconduite chaque année auprès des usagers de la mer devrait permettre la circulation des informations.
Mais les observateurs des pertuis devront être très délicats et respecter la législation lorsqu’ils auront le bonheur de faire une belle rencontre.

Tursiops truncatus (Montagu, 1821)
Tursiops truncatus (Montagu, 1821)
Crédits : Ré Nature Environnement

Les moteurs des navires d’observation à proximité des animaux doivent être arrêtés. Les sons circulent très rapidement dans l’élément liquide, tous les moteurs hors-bord des usagers de la mer sont en échappement libre. Il est facile d’imaginer le vacarme sous-marin infernal, ressenti par ces mammifères marins océaniques venus abriter leurs progénitures dans les eaux protégées des pertuis. Ces animaux sont intégralement protégés par des lois nationales et internationales, prolongeons cette protection par des attitudes responsables, en profitant pleinement de ces moments privilégiés sans les déranger.