Une grande diversité des milieux physiques et des êtres vivants

Certes une île par nature entourée par la mer, subit et vit des contraintes diverses. On parle de côtes exposées ou abritées selon la morphologie, l’orientation, la nature du trait de côtes, la force des courants, des marées, de la houle...Et c’est déterminant pour les êtres vivants qui occupent ces lieux. Ainsi les différents habitats des estrans (calmes ou battus par la mer, vaseux, rocheux, sableux, flaques, trous profonds ou non) sont-ils colonisés par des espèces animales ou végétales très variées qui leur sont parfaitement adaptées.
Le pêcheur à pied averti ne s’y trompe pas. Il ne trouve pas les Étrilles dans les mêmes endroits que les Crabes de roches, de même pour les Palourdes, les Praires ou les Pétoncles...

Mosaïque marine
Mosaïque marine
Crédits : Pierre Le Gall

On trouve généralement dans l’insularité une vraie mosaïque de milieux d’autant plus variés que l’île est découpée, marquée de baies et pointes nombreuses, de substrats diversifiés.
C’est le cas de l’île de Ré, avec une spécificité forte car elle ajoute à ses 85km2 terrestres, 45 km2 d’estrans découverts aux marées basses de vives eaux ! Une augmentation de plus de 50%, très variée avec ses champs de blocs de pierres, ses hautes et basses banches calcaires uniques en Europe, ses vasières, ses platins sableux, ses roches nues, ses champs d’algues brunes (laminaires et fucus), ses champs d’algues vertes, ses prairies de zostères, etc.
Ceci explique la grande diversité des êtres vivants, algues, mollusques et poissons notamment. Il faut enfin souligner l’apport décisif des grandes surfaces de vasières nourricières des pertuis et des schorres, ces hauts de vasières recouverts à marée haute de vives eaux, qui participent à une productivité biologique très forte .... Une page leur est consacrée.

Cette mosaïque marine est déterminée par les conditions naturelles de l’île....Mais également par les pressions des activités humaines (surpêche, pollutions diverses, arrivées d’espèces invasives, dysfonctionnements des marais littoraux etc.). Hélas la non prise en compte actuelle de ces agressions contribue à la rétrogradation de la qualité des eaux de A en B, dans une indifférence totale (voir dans la presse la solitude et le désarroi des conchyliculteurs). Si on rajoute à cette situation la méconnaissance profonde des fonctionnements des milieux marins de nos pertuis, il existe de sérieux motifs d’inquiétude pour notre belle mosaïque marine qui plus que toute autre constitue notre patrimoine naturel.
La carte postale, la photo ou la communication environnementale sont-elles seules importantes ?