Fratercula arctica (Linnaeus, 1758)

Macareux moine

Fratercula arctica (Linnaeus, 1758) ou le Macareux moine est un oiseau de la famille des Alcidae.

Fratercula arctica adulte
Fratercula arctica adulte
Crédits : Jean-Yves Piel

C’est l’emblème historique de la LPO.
Il mesure de 28 à 34 cm, avec une envergure de 50 à 60 cm.
L’adulte nuptial ressemble à un perroquet. Son bec est volumineux et vivement coloré. Il ne peut pas être confondu de près. Sa taille est égale au 2/3 de celle du Guillemot de Troïl. Son corps est plus court et plus trapu. Sa tête est plus grosse, plus arrondie et pâle. Le dessous des ailes est assez sombre. Il n’a pas de bord postérieur blanc au bras et aux côtés du croupion sans blanc. L’arrière est écourté. Ses pieds sont souvent d’un rouge orangé particulièrement éclatant.
L’adulte internuptial a un bec réduit. Le trait sourcilier est ombré de gris.
Le juvénile et le 1er hiver ressemblent à l’adulte internuptial mais le bec est bien plus faible et sombre.

Fratercula arctica
Fratercula arctica
Crédits : JLD

Sur l’île de Ré, ce migrateur est observé en janvier. On peut aussi le croiser de février à mai, ainsi que durant la deuxième quinzaine d’octobre. Les parages des îles hébergent l’hiver des populations énormes de Macareux comme Guillemots d’ailleurs. Ainsi, la France principale zone d’hivernage Européenne, a-t-elle des responsabilités importantes dans la conservation de l’espèce, en luttant contre toutes pollutions pouvant affecter les eaux marines. Notamment en surveillant et sanctionnant les dégazages des bateaux de commerce.
Il niche en colonies sur les pentes abruptes et herbeuses des îlots et les côtes rocheuses.
Il utilise son grand bec pour stocker ses proies. Il plonge des airs ou de la surface, et nage sous l’eau en s’aidant de ses courtes ailes. Il avale ses proies sous l’eau, sauf quand il nourrit son poussin.

Il dispose de courtes ailes très propices à la nage mais beaucoup moins au vol. La faible portance le contraint donc à battre des ailes très rapidement pour se déplacer dans les airs.

Fratercula arctica adulte
Fratercula arctica adulte
Crédits : Jean-Yves Piel

Grégaire, il niche en colonies parfois vastes. L’œuf est déposé dans un terrier creusé préalablement dans un secteur herbeux, ou sous un rocher. Ils peuvent occuper le même terrier plusieurs années de suite. Il est profond d’environ 60 cm à 1,20 mètre. Le nid est tapissé de plumes, herbes ou algues.
La femelle dépose un seul œuf rond et blanc, taché de brun, entre juin et juillet. L’incubation est assurée par les 2 partenaires pendant 39 à 43 jours. L’adulte coince l’œuf sous une aile, et appuie son corps de ce côté. Le poussin est nourri de petits poissons que les adultes stockent préalablement lors de la pêche. Les parents repartent en mer au bout de 40 jours, laissant le petit seul, et ne reviendront qu’en mars l’année suivante. Il va jeûner pendant une semaine, avant de sauter de la falaise pour aller se nourrir dans la mer. Il ne volera que vers 49 jours.

Fratercula arctica
Fratercula arctica
Crédits : Richard Bartz

Son régime est essentiellement piscivore (motelles, lançons...) mais il consomme aussi des crustacés et des mollusques.

C’est une espèce en danger en France. La population relictuelle située en Bretagne compte entre 240 et 280 couples pour 10 000 couples en 1950. C’est une espèce vulnérable en Europe. Les populations subissent de plein fouet les marées noires et dégazages à répétition. A cela viennent s’ajouter les prises accidentelles dans les filets maillants. La diminution de la ressource halieutique liée à une pêche industrielle excessive a aussi sa part de responsabilité.