Geum urbanum L., 1753

Benoîte commune, Herbe de Saint-Benoît

Geum urbanum L., 1753 ou la benoîte commune est une Rosaceae vivace. Elle mesure jusqu’à 70 cm. Elle fleurit de mai à septembre. Elle est pollinisée par les insectes et dispersée par les animaux. Ses autres noms sont benoîte des villes, herbe de Saint-Benoît...

Geum urbanum L., 1753
Geum urbanum L., 1753
Crédits : Cécilia Saunier-Court

Elle a une odeur de girofle caractéristique.
C’est une plante velue ramifiée.
La tige souterraine est courte, à racines adventices nombreuses.
Les feuilles basilaires et inférieures sont lyrées et pennées, à folioles très inégales, incisées-dentées.
Les feuilles caulinaires ont des folioles moins nombreuses et plus larges.
Ses stipules [1] foliacées sont suborbiculaires, profondément dentées.
Les fleurs sont petites, jaunes et dressées.
Son calice [2] est vert, doublé d’un calicule, réfléchi à maturité. Les pétales sont étalés (longs de 3-7 mm).
Les fruits (akènes) sont réunis en tête sessile sur le calice, à arête glabre et courbée vers l’extérieur.

Elle est commune dans toute la France mais plus rare en région méditerranéenne. C’est une espèce héliophile ou de demi-ombre.
On la rencontre dans des bois, talus, friches, clairières, lisières forestières, chemins forestiers, murs, décombres.
Sur l’île de Ré, elle est peu commune.

Geum urbanum L., 1753
Geum urbanum L., 1753
Crédits : Cécilia Saunier-Court

Cette plante est mellifère.
Elle est tonique et aromatique. Les racines et feuilles sont sudorifiques [3], vulnéraires [4] et fébrifuges [5].

La benoîte est astringente [6] car riche en tanin [7] et tonique. Le vin de benoîte fortifie l’estomac.

Les racines fraîches parfument la bière, le vin, les bouillons, les sauces.
L’infusion des racines agrémente les fruits au sirop (pêche, poire, prune), les compotes, les sauces au chocolat.

Le rhizome et les racines dégagent au froissement une odeur très nette de clou de girofle et possèdent la même saveur aromatique. On peut les utiliser comme condiment de la même manière que le clou de girofle, mais il en faut davantage et à haute dose, l’astringence de la benoîte peut être désagréable. Dans le nord de l’Europe les racines étaient utilisées pour parfumer la bière, ou mises à macérer dans du vin avec un zeste d’orange.
Les toutes jeunes feuilles peuvent être ajoutées aux salades. Elles ont un très léger goût de girofle. Avec l’âge, elles deviennent coriaces et astringentes.

Geum urbanum L., 1753
Geum urbanum L., 1753
Crédits : Cécilia Saunier-Court

La plante renferme un hétéroside libérant par hydrolyse une huile essentielle riche en eugénol, composant principal de l’essence de girofle. Elle est riche en tanin dans toutes ses parties.
Grâce à leur huile essentielle, les racines sont toniques et stomachiques.


[1Stipule : appendice foliacé ou épineux situé, par deux, à la base du pétiole de la feuille

[2Calice : partie externe d’un périanthe complet, le plus souvent verte, formée de sépales.

[3Sudorifique : qui stimule la transpiration

[4Vulnéraire : qui contribue à la cicatrisation des plaies et à la guérison des contusions

[5Fébrifuge : qui combat la fièvre et ses manifestations

[6Astringent : resserrant les tissus et diminuant les sécrétions

[7Tanin : substance amorphe très répandue dans le bois, l’écorce, les feuilles et/ou les racines de nombreux végétaux, apte à transformer la peau en cuir