Phocoena phocoena (Linnaeus, 1758)

Marsouin commun

Le marsouin commun ou Phocoena phocoena (Linnaeus, 1758) fait parti de la famille des Phocoenidae qui compte six espèces.

Phocoena phocoena (Linnaeus, 1758)
Phocoena phocoena (Linnaeus, 1758)
Crédits : Jean-Luc Dourin

Ils sont dépourvus de bec, caractéristique de la plupart des dauphins.
Ils ont une coloration qui comprend diverses combinaisons de noir, de gris et de blanc.
On estime qu’ils peuvent vivre 12 à 13 ans. A la maturité, ils sont petits, dépassant rarement 1,90m, et sont pourvus d’un aileron dorsale court et triangulaire.
Ses 60 à 120 petites dents sont plates et arrondies en forme de spatules ce qui le distingue de tous les cétacés Européens.

Phocoena phocoena (Linnaeus, 1758)
Phocoena phocoena (Linnaeus, 1758)
Crédits : Grégory Ziebacz

Il peut ainsi s’attaquer à des bancs de poissons petits et mobiles (10 à 30 cm de long) harengs, sardines, maquereaux, petites morues et merlans. Il a besoin de 3 à 5 kg de nourriture par jour.
L’unité sociale de base est constituée de seulement deux à 4 individus chez le marsouin commun.
Les études supposent que ces groupes sont plutôt instables.
Après une gestation de 11 mois, les mères et leurs petits sont généralement à l’écart des autres animaux, assemblés par groupe de deux ou au plus six paires. La petite taille de la plupart des groupes de marsouins est probablement liée à la quantité de proies susceptibles d’être rencontrées. Les bandes les plus nombreuses semblent liées à des rencontres fortuites ou à des regroupements momentanés autour de la nourriture.

Phocoena phocoena (Linnaeus, 1758)
Phocoena phocoena (Linnaeus, 1758)
Crédits : Ré Nature Environnement

En France, l’espèce jadis abondante, est devenue rare, même si sa très grande discrétion en mer entraîne sans doute une sous-estimation de sa fréquentation réelle et peu de chose sont connues à propos de ce discret animal côtier. Les marsouins communs étaient les premières visions de cétacés que les gens pouvaient voir le long des côtes, dans les estuaires et les fleuves d’Europe du Nord. Ils passaient près des petits bateaux de pêche à la sardine, produisant un ébrouement caractéristique avant de disparaître.

Tête de Phocoena phocoena (Linnaeus, 1758)
Tête de Phocoena phocoena (Linnaeus, 1758)
Crédits : Ré Nature Environnement

Dans le langage courant, le mot marsouin est plus souvent utilisé que celui de dauphin. Et dans notre région, jusqu’en Bretagne, tout ce que les marins pêcheurs voyaient nager à la surface autre qu’un poisson, était appelé "marsouin", à l’exception des grands mammifères marins qui eux étaient appelés dauphins. Même les troupes de Marines sont surnommées les "marsouins". Terme qui provient de l’époque où les soldats étaient transportés et débarqués par la Marine sur les théâtres d’opérations.

Phocoena phocoena (Linnaeus, 1758)
Phocoena phocoena (Linnaeus, 1758)
Crédits : Ré Nature Environnement

Depuis plusieurs années, nous observons une augmentation significative des échouages de marsouins communs le long des côtes de la manche et de l’Atlantique avec des valeurs pour 2008 supérieures aux moyennes des 10 dernières années.
Les résultats d’une campagne d’évaluation des populations de 2005, révèlent que la population de marsouins en mer du Nord et en Manche ne montrerait pas de tendance générale à l’augmentation mais un glissement important des zones de plus fortes densités du nord vers le sud de la zone prospectée. Ce qui a été confirmé par les pays limitrophes, Belgique, Pays-Bas, Grande Bretagne.

Nageoire de Phocoena phocoena (Linnaeus, 1758)
Nageoire de Phocoena phocoena (Linnaeus, 1758)
Crédits : Ré Nature Environnement

Si les causes de mortalité sont multiples, la capture accidentelle dans un engin de pêche est une cause majeure de mortalité, élément important à considérer en vue de la conservation de l’espèce. Les déclarations spontanées de captures se font de plus en plus fréquentes, et des professionnels de la Manche et du golfe de Gascogne ont accepté d’embarquer des observateurs, ce qui permettra d’obtenir des données sur l’impact de la pêche et proposer des alternatives. Ce qui ne sera pas aussi évident en ce qui concerne l’impact de la pêche récréative. La pression de cette pêche, qui n’est pas négligeable dans les habitats côtiers du marsouins, sera beaucoup plus difficile à quantifier.