Marais salants

Du vent, du soleil, de l’eau de mer et l’ingéniosité des hommes

Marais salants
Marais salants
Crédits : Cécilia Saunier-Court

La récolte du sel est une activité qui a pris naissance dès le 12ème siècle sur l’île de Ré. Elle se fait ici dans des structures très ingénieuses mises au point et construites par l’homme : les marais salants. Cette technologie patrimoniale a ensuite été copiée dans diverses parties du monde où les conditions géologiques et climatiques sont semblables à celles de Charente Maritime.

Marais salants
Marais salants
Crédits : Cécilia Saunier-Court

Ces marais existent et fonctionnent, grâce aux terrains imperméables et plats situés au niveau de la mer, constitués ici par du "bri" (vases marines accumulées dans des anses protégées), et grâce aux conditions climatiques particulières (vents forts et réguliers, soleil ardent et pas de pluies en été).
Les terrains imperméables sont protégés de la submersion des pleines mers par des digues délimitant des « prises », puis aménagés de façon à ce que l’eau de mer amenée par les chenaux principaux, puisse circuler dans des circuits complexes, en s’évaporant progressivement jusqu’à la cristallisation du sel.

Marais salants
Marais salants
Crédits : Cécilia Saunier-Court

Le paysage des marais salants est tout à fait original. Il est infini et plat ce qui assure la circulation de l’eau par la seule gravité, quadrillé par des chenaux et des bassins aux diverses fonctions, avec des "bosses" permettant la circulation des hommes. Dépourvues d’arbres, les bosses ne font pas obstacle aux vents.
Les marais salants sont une terre de contrastes entre les miroirs des bassins et les herbes basses et fleuries des "bosses". Les bassins accueillent les oiseaux qui y trouvent leur nourriture, alors que les bosses voisines permettent la nidification des Avocettes, Échasses, Sternes, Mouettes et Goélands.

Marais salants
Marais salants
Crédits : Cécilia Saunier-Court

Sur les bosses, la végétation des Moutardes aux fleurs jaunes, des grandes Soudes et des Tamaris sont le domaine des emblématiques Gorge-bleues, mais aussi des Fauvettes. Dans les zones humides de ces terrains poussent des plantes qui adorent le sel, telles que les Salicornes et les Soudes, ou encore les bleues Lavandes de mer (Limonium vulgare).
Les bassins les plus profonds et proches de la mer accueillent Anguilles et Daurades, les chenaux fourmillent de Crevettes. En période de mévente du sel, l’homme a su convertir ces bassins en « claires » afin d’y affiner les huîtres ou plus récemment en bassins pour y pratiquer l’élevage des crevettes Gambas.

Marais salants
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Crédits : Cécilia Saunier-Court