Bryonia dioica Jacq., 1774

Bryone dioïque, Navet du diable

Bryonia dioica Jacq., 1774 ou la Bryone dioïque est une Cucurbitaceae vivace, qui peut mesurer jusqu’à 3 m. C’est une espèce dioïque, qui fleurit entre juin et août. Elle est pollinisée par les insectes et dispersée par les oiseaux. Ses autres noms sont : Bryone, Navet du diable, Vigne blanche, Herbe de feu, Feu ardent, Racine vierge...

Bryonia dioica Jacq., 1774
Bryonia dioica Jacq., 1774
Crédits : Cécilia Saunier-Court

C’est une plante hérissée de petits poils.
Ses racines sont grosses, charnues et en forme de navet.
Sa tige est grêle, très longue, grimpante avec vrilles en spirale et opposées aux feuilles.
Les feuilles sont en cœur à la base, avec 3-5 lobes aigus et sinuées-dentées.
Les fleurs sont verdâtres, veinées, les mâles 2-3 fois plus grandes et plus longuement pédonculées que les femelles, en grappes courtes.
Les baies sont rouges à maturité.

Bryonia dioica Jacq., 1774
Bryonia dioica Jacq., 1774
Crédits : Cécilia Saunier-Court

Elle est commune à peu près dans toute la France et plus rare dans la région méditerranéenne. C’est une espèce de demi-ombre. Sur l’île de Ré, en revanche, elle est plutôt rare.

Toute la plante est toxique, en particulier la racine et les fruits. La racine est violemment émétique [1], purgative et irritante, voire vésicante. Les fruits peuvent provoquer des troubles digestifs et nerveux, parfois très graves. Quarante baies seraient suffisantes pour tuer un adulte, quinze pour un enfant.
La racine renferme des cucurbitacines, une résine, des hétérosides et un alcaloïde.
Les fruits sont très riches en saponines.

Bryonia dioica Jacq., 1774
Bryonia dioica Jacq., 1774
Crédits : Cécilia Saunier-Court

La racine était employée comme diurétique, cholagogue [2], expectorant et, à dose toxique, comme abortif [3]. Mais même de faibles doses provoquent des diarrhées. Pour éviter les dangers dus à son ingestion, on se contentait souvent de prendre un sirop obtenu en remplissant de miel ou de sucre une cavité creusée dans la racine. En usage externe, on s’en servait comme antiecchymotique [4].
Mais attention, son utilisation n’est pas sans danger.


[1Émétique : substances capables de provoquer un vomissement

[2Cholagogue : qui permet l’évacuation de la bile

[3Abortif : qui provoque l’avortement

[4Antiecchymotique : qui combat les ecchymoses